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Daphné M.
La différence d'un petit geste
C’est à la suite du séisme de 2015 au Népal que Daphné découvre Karuna-Shechen et décide de soutenir nos actions. Elle commence par des dons ponctuels, avant d’adopter peu à peu un engagement régulier.
Même si elle considère sa contribution de 25 euros par mois comme modeste, en 2025, cela fera plusieurs années qu’elle participe fidèlement à cette grande aventure humaine. Grâce à sa générosité constante, près de 5 000 euros ont été versés pour soutenir les populations les plus vulnérables.
Convaincus que chaque geste compte, nous avons eu envie de mieux comprendre ce qui l’anime et ce qui fonde la force de son engagement à nos côtés.
Sébastien, et Adeline, de l’équipe de la communication et du fundraising, ont eu le plaisir de la rencontrer autour d’un thé.
Bonjour Daphné ! Est-ce que vous pourriez vous présenter et partager un peu de votre histoire ?
Daphné : Je m'appelle Daphné, et je suis céramiste. Dans mon travail, je cherche la beauté et une forme d'harmonie. J’ai retrouvé cet esprit dans Karuna et c’est sans doute ce qui m’a attirée.
La philanthropie fait partie de mon histoire familiale depuis plusieurs générations. Mes sœurs et moi avons été très marquées, par notre père, dont la générosité constante traduisait une véritable éthique de vie. C’est donc devenu naturel pour moi de souhaiter contribuer à quelque chose qui me dépasse, qui va au-delà de ma vie personnelle. Cet engagement offre aussi une forme de bénéfice personnel profond, car il permet de se sentir connecté au monde. Face aux nombreuses souffrances dont nous sommes témoins, le fait de pouvoir agir, même à une petite échelle, apporte un peu d’apaisement et de joie.
Comment avez-vous connu Karuna-Shechen ?
Daphné : Je crois me souvenir que c’est par Matthieu Ricard. Je l’ai connu par ses livres vers les années 2010. J’ai aussi découvert les livres du moine vietnamien Thích Nhất Hạnh et son approche du bouddhisme. La qualité de cette pensée et l’engagement humain de Matthieu Ricard m’ont donné envie de découvrir les actions de Karuna-Shechen.
J'étais heureuse d’apprendre que des gens comme vous s’engagent pour améliorer la vie des populations démunies. Vous formez les femmes et les hommes pour qu’une aide ponctuelle se transforme en changements pérennes en améliorant leur environnement, et en leur apprenant à mieux y vivre, sans le détruire.
Qu’est ce que représente pour vous l’acte du don ?
Daphné : Je dirais tout d’abord que nous vivons dans une société d’abondance matérielle, et je suis chaque jour consciente des privilèges dont je bénéficie. Offrir mon soutien, c’est témoigner de ma solidarité. Nous formons un seul monde. Nous avons besoin de nous relier les uns aux autres, et le don est une manière de le faire.
Pouvez-vous retracer votre parcours depuis votre premier don en 2015 jusqu’à l’adoption d’un engagement régulier auprès de Karuna-Shechen ?
Daphné : Mon premier don remonte à 2015, lors du tremblement de terre au Népal. J’ai voyagé en Inde et ai été touchée par ce pays. Karuna‑Shechen était sur place et pouvait intervenir de façon très efficace. J’ai commencé par donner de manière ponctuelle. Parallèlement, j’ai commencé à soutenir des associations de médecins et de protection de l’environnement, qui sont mes causes de prédilection. Peu à peu j’ai commencé à faire des dons de manière régulière. C’est plus simple, cela garantit un engagement continu sans que j’aie à m’en préoccuper, et je sais que les associations peuvent compter sur une entrée d’argent stable, essentielle pour la pérennité de leurs actions.
Quelles sont les aspirations intérieures ou les valeurs qui vous poussent à agir pour les autres ?
Daphné : C’est sans doute le besoin d’agir pour améliorer un peu le monde, pour essayer d’être utile. Même si je n’ai pas encore franchi le pas de devenir moi-même bénévole, je mets tout de même mes convictions en pratique ailleurs. En Loir‑et‑Cher, je suis active dans une association de préservation de l’environnement : nous faisons de l’éveil aux questions environnementales via l’organisation de conférences et de promenades thématiques.
Voyez‑vous un lien entre vos projets de sensibilisation environnementale en Loir‑et‑Cher et ceux de Karuna‑Shechen ?
Daphné : Absolument. Dans les deux cas, il s’agit d’éveiller les consciences à notre interdépendance et à la responsabilité individuelle de nos choix de vie. Je crois qu’avec cette association on arrive à toucher les gens de manière individuelle, tout au moins quelques-uns. Nous nous rencontrons autour de thématiques qui nous tiennent à cœur, au lieu de rester isolés et ignorants les uns des autres. Et puis les petits ruisseaux font les grandes rivières ! C’est pareil pour Karuna, même un euro versé au Népal ou en Inde porte un impact considérable : il peut permettre à une femme de créer un potager et de nourrir sa famille.
Parmi les actions de Karuna, y en a-t-il une qui vous émeut ou vous inspire plus particulièrement ? Et pourquoi résonne-t-elle en vous ?
Tout ce qui redonne de la dignité aux gens et le sentiment de reprendre prise sur la vie, de pouvoir agir, c’est ce qui me satisfait profondément.
Daphné : Vos actions auprès des femmes me touchent beaucoup. J’ai soutenu pendant des années la formation des femmes pour créer des potagers. Les constructions de toilettes sont aussi un programme essentiel. J’ai été sidérée de découvrir qu’en Inde, il n’y avait pas de toilettes dans les maisons, ni dans la cour de la maison, ni dans le village, et que les gens étaient obligés d'aller faire leurs besoins dans la nature. Mais c'est une réalité, et c'est très dangereux, en particulier pour les femmes et les enfants.
Finalement, à quelle valeur portée par notre association êtes-vous la plus sensible ?
Daphné : La devise de Karuna d'altruisme en action. Je pense qu’elle reflète la conviction, chère à Matthieu Ricard, qu’il existe une bonté fondamentale en chacun de nous et qu’il nous appartient de la traduire en gestes concrets. En rappelant sans cesse cette capacité d’empathie et de compassion, on en favorise la mise en œuvre. Je trouve que c'est une excellente manière de démarrer une action et de s'adresser aux autres.